Zelda. (everything is so fragile)

tes tics, tes manies. 1/ Zelda, c’est quoi ce prénom ?! Oui, c’est la question que tout le monde se pose… Le père de Zelda, très traditionnel, voulait que sa fille s’appelle comme son arrière grand-mère, Daisy. C’est sans compter le choix de sa mère qui, jeune fille à l’éducation très simple et qui n’a jamais quitté son patelin, est tombée par hasard sur un livre de Zelda Fitzgerald lorsqu’elle était adolescente. L’histoire de cette jeune femme à la destinée éclatante l’ayant fascinée, elle a choisi ce nom pour sa propre fille, espérant secrètement qu’à ce prénom serait attachée une destinée hors du commun. 2/ Zelda a un petit frère, de quatre ans plus jeune. Ses parents ne voulaient qu’un enfant par soucis d’argent mais son père, qui désirait ardemment un garçon, a insisté pour un deuxième enfant. Son frère est son opposé et Zelda n’a jamais su comment se lier véritablement avec lui. 3/ Elle a été une enfant très douce, silencieuse, discrète – trop, même. L’inconscient des enfants est fort : elle a vite compris que son père était déçu d’avoir eu une fille, et qu’elle n’avait rien d’un garçon manqué. En grandissant, elle ne cessait de décevoir la figure paternelle, tandis que la mère derrière essayait tant bien que mal de la rassurer, regrettant sans doute son choix de prénom au vu de la petite fille craintive et presque transparente qu’elle avait eu. Si son père a essayé d’éveiller en elle des ardeurs de fermier, de cow-boy et d’aventurier, il n’en est rien : elle déteste passer la journée dans la poussière, elle a peur des animaux, elle est maladroite et craint la chaleur, et préfère mille fois à cela les promenades tranquilles, la lecture, l’écriture, la peinture, la culture. 4/ L’année de ses 13 ans elle a fait une chute de cheval lors d’une des journées portes-ouvertes du ranch et s’est cassé le bras ; elle a eu tellement peur qu’elle n’est plus jamais remontée sur un cheval, n’en déplaise à toute sa famille. Elle se dit qu’un jour elle vaincra sa peur, pour se prouver qu’elle en est capable – mais n’a toujours pas réussi à dépasser son anxiété. 5/ Sa personnalité est solitaire. Elle s’est toujours sentie différente de son environnement : sa famille lui est radicalement opposée, ses voisins et voisines de son âge, fils et filles de fermiers, également. C’est grâce à l’école qu’elle a commencé à se lier d’amitié avec les autres, mais comme elle vient d’un tout petit village paumé, il a toujours été difficile pour elle de retrouver ses amis en dehors des heures de cours, à cause des transports en commun peu pratiques. 6/ Elle a une très grande sensibilité, notamment artistique, et s’est très vite montrée brillante, presque surdouée. Apprendre la passionne, toutes les matières lui plaisent et l’intriguent, même si elle excelle dans les matières littéraires. Secrètement, elle rêve de devenir écrivaine, et n’en a jamais parlé à personne. 7/ Elle n’a jamais été vraiment amoureuse. Petite elle était attirée par les garçons du ranch, qui ne la regardaient absolument jamais ; ensuite elle s’est entichée des petits caïds de sa classe qui la qualifiaient d’intello sans intérêt : en somme, elle n’a jamais été capable de s’intéresser aux gens qui étaient « pour elle ». Elle sait qu’elle n’a jamais ressenti de véritable amour, celui qui rend fou et accro, et s’en inquiète au fur et à mesure que les années passent. Elle craint d’avoir un cœur de pierre, et s’en veut terriblement. 8/ Elle est extrêmement dure avec elle-même : méthodique et ordonnée, perfectionniste à l’excès, n’accepte pas l’échec, analyse et juge chacune de ses actions. C’est ce qui lui permet d’étudier tout en travaillant à côté, mais ce rythme est éreintant pour elle, autant moralement que physiquement. 9/ Ses notes excellentes lui ont permis d’avoir une bourse à l’Université de Tucson, qu’elle fréquente depuis six ans maintenant. Elle a du faire une année de césure pour gagner de l’argent et aider ses parents, mais compte bien terminer son diplôme d’interprète et sa thèse sur la littérature anglaise du 19ème siècle. 10/ C’est à l’université qu’elle a commencé à se faire une bande d’amis proches, et à découvrir ce qu’était réellement l’amitié, ainsi que d’être entourée par des gens avec qui elle avait plein de points communs. Malheureusement, comme elle travaille énormément à côté, elle ne peut pas autant en profiter qu’elle le voudrait. 11/ C’est aussi à Tucson qu’elle a rencontré son premier et véritable copain, un étudiant de son niveau. C’est lui qui a vraiment insisté et fini par lui déclarer son attirance, et elle a accepté, ne ressentant pas plus qu’une réelle amitié pour lui. Mais à 22 ans, elle vivait mal de n’avoir jamais eu d’aventure amoureuse. L’affaire a duré quatre mois, après quoi elle y a mis un terme. Ils sont restés bons amis ; elle le considère d’ailleurs comme son meilleur ami, mais lui est toujours secrètement amoureux d’elle. 12/ Elle n’est pas très à l’aise avec son corps et notamment avec les rapprochements physiques, ce qui ne l’aide pas à aller vers les hommes. Depuis sa courte histoire d’amour, elle a couché avec un seul autre garçon, un ami d’ami, après une soirée, et le regrette amèrement. 13/ Elle est extrêmement ambitieuse et dévouée dans son travail, mais souffre d’un complexe d’infériorité trop fort pour qu’il ne prenne pas le pas sur elle. Elle se sait effacée, transparente, discrète ; sa voix est douce et ses manières sont aériennes, comme s’il n’était qu’un petit courant d’air. C’est tout le paradoxe qui la constitue : une volonté à toute épreuve mais une terreur constante, de tout, du monde, de la vie, des gens. 14/ Socialement elle est timide et effacée mais quand on la met en confiance ou qu’elle est dans un bon jour elle est aimable, agréable et sympathique ; elle inspire de la confiance aux gens et se montre très vite intéressante, car elle est passionnée par beaucoup de choses et peut tenir une discussion fournie sur l’art, la politique, la société, etc. 16/ La relation avec ses parents s’est délitée avec le temps : ils ne comprennent pas forcément ce qu’elle étudie mais la laissent tranquille, son père ayant de toute façon tout misé sur son fils qui va être son successeur au ranche. Sa mère, fidèle à elle-même, reste gentille et joviale, sans trop de profondeur, et Zelda souffre aujourd’hui presque plus de cette mère qu’elle juge incolore et inexistante, et moins du rejet de son père, qu’elle a appris à digérer. 17/ Aujourd’hui, elle s’est liée d’amitié avec Jodie, dans la boulangerie où elle travaille, qui lui sauve la mise en lui permettant de loger chez eux une bonne partie de la semaine. C’est sans compter la rencontre avec son mari qui va bouleverser son existence.