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 Escape ft. Otis & Antonio

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Antonio Santini
Antonio Santini

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Date d'arrivée : 27/09/2017

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MessageSujet: Escape ft. Otis & Antonio   Escape ft. Otis & Antonio EmptyMer 27 Sep - 22:30

Escape
Antonio & Otis

Son éternel bonnet gris sur la tête, Antonio marchait le long de l’eau, la tête dans les nuages. Il était là depuis plusieurs mois déjà, et le temps semblait passer si lentement. Une routine insupportable s’était installée et elle lui donnait des envies d’évasion encore plus fortes que d’habitude. Il se levait aux aurores, quittait son studio miteux avec sa salle de bain pleine de moisi, retrouvait la graisse des hamburgers et s’endormait en cuisine parce qu’il était bien trop tôt pour que les gens viennent goûter ces horreurs. Mais bon, le In-n-out était ouvert  presque toutes les heures de la journée et il fallait bien quelqu’un pour s’ennuyer jusqu’à midi. Et cette personne, la victime de service, le petit nouveau, c’était Tony.

Le jeune garçon fourra ses mains dans ses poches, plus par habitude que par nécessité, et autorisa son imagination à l’emmener loin de là. En Italie, en France, en Norvège. Il ne connaissait rien de ces pays, mais il aimait deviner à quoi ils ressemblaient. Il savait que ce n’était pas le monde de Charlie et la Chocolaterie et que les gens-là bas avaient leurs emmerdes aussi, mais tout de même… Ca ne pouvait qu’être mieux que les Etats-Unis. Ce n’était pas bien compliqué, en même temps. Alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui, son regard se posa sur une péniche visiblement déserte, le seul bateau qu’il avait pu voir dans le coin jusqu’à présent. Il haussa un sourcil et s’en approcha lentement, curieux mais quelque peu méfiant. Qui dit bateau dit voyage, et Tony n’avait pas besoin de plus que ça pour être intrigué. Un léger sourire vint lui étirer les lèvres en voyant la beauté du navire, et le jeune homme soupira en réalisant que c’était exactement ce qu’il lui fallait. Mais cette chose devait coûter une fortune, et avec son maigre salaire de vendeur d’hamburgers, il était loin de pouvoir se le permettre. Une fois arrivé à hauteur du bateau, il posa sa main sur celui-ci, comme pour s’assurer qu’il était bien réel, puis jeta un coup d’œil furtif autour de lui. Il n’y avait personne.

Tout en restant sur ses gardes parce qu’il savait qu’il n’avait pas le droit, il posa un pied sur la péniche, puis l’autre, sans cesser d’observer les environs. Son inquiétude ne faisait que lui donner un air plus coupable encore, mais il s’en fichait bien. Si on le surprenait, il mentirait en disant que c’était son bateau. S’il tombait nez à nez avec le propriétaire de celui-ci, il n’avait qu’à prendre l’air le plus innocent possible pour tenter de se faire pardonner. Il osa quelques pas sur le bois du bateau, fasciné par toute cette beauté, le regard émerveillé. Un enfant dans un magasin de jouets, voilà ce à quoi il ressemblait. Il glissa ses mains le long de la barrière qui devait l’empêcher de tomber à l’eau et avança, un pas après l’autre, oubliant peu à peu qu’il n’était pas chez lui. Si bien que lorsqu’il sentit une présence humaine non loin de lui, il sursauta et se retourna vivement, pris au piège. « Je… euh… », commença-t-il, sans trouver quoi dire. Il n’avait aucune excuse. Il sentit ses mains devenir moites et il déglutit difficilement, son regard basculant vivement de droite à gauche pour chercher un moyen de s’enfuir. Il n’était pas du genre à faire des conneries, des trucs illégaux, et envahir la propriété de quelqu’un d’autre était bien illégal… non ? « Je m’en vais tout de suite », réussit-il finalement à dire, avant de se dépêcher de rejoindre le bord du bateau pour quitter celui-ci, gêné. « Désolé ! », lança-t-il encore avant de se mettre à courir, son cœur battant la chamade. Plus jamais il ne tenterait ça, plus jamais.

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Otis Abberline
Otis Abberline

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MessageSujet: Re: Escape ft. Otis & Antonio   Escape ft. Otis & Antonio EmptyJeu 28 Sep - 15:23

ESCAPE
“ft l'intrigant Antonio

Il a le regard dans le vague, il bave sur l’oreiller. Sa bouche est sèche, son crâne est vide et douloureux. Il dégluti difficilement et se retourne sur le dos. Le plafond n’a rien d’intéressant.  Il respire fort, son haleine est fétide résultat d’une longue nuit à boire de la bière. La bière, sa bonne vieille copine lui fait la tête ce matin. Il a même pas su dormir avant midi, le vieux, elle lui en veut trop. Son corps craque, c’est un vieil arbre dont les branches sont plus que branlantes un lendemain de cuite. Il n’a plus vingt ans, il assume plus sa gueule de bois comme autrefois. Péniblement, il se lève reniflant comme un vieux charognard. Il tousse, il crache ses poumons : il a encore trop fumé. Il racle sa gorge, ça tire. Ça ne l’empêche pas de glisser une clope entre ses lèvres. Il ne l’allume pas de suite, son premier défi est d’arriver à se lever. Alors il pousse sur ses coudes et met à mal ses abdos. Il est encore bien foutu pour son âge. Enfin assis, il enlève ses bottes noires qu’il n’avait pas pris la peine d’enlever pour dormir. Il est mou comme en flan. Son corps ballote lorsqu’il se penche. Pour se requinquer : une seule solution. Le brun se dessape et cul nu, sors dehors. Le vent est chaud ce matin, la journée allait sans doute être ensoleillée. De la brume circule toujours un peu sur l’eau alors que les cimes des arbres dansent au gré du vent. Otis, va à l’avant de la péniche, se met sur la balustrade et saute les pieds joints dans l’eau profonde de la rivière toujours sa clope au bec. Le froid réveille ses muscles instantanément. La clope s’humidifie et s’effrite.   Résurrection pour le vieux rockeur.

Sur le pont il laisse le vent sécher son corps nu et allume sa clope les yeux rivés sur l’horizon. Il est requinqué le vieux, enfin prêt à passer une bonne journée en pleine forme. Les brasses lui ont fait du bien. Otis redescend les marches pour rentrer dans sa péniche, il enfile une chemise mal repassée en coton blanc et un jeans. Alors qu’il s’apprête à se faire à manger, il entend du bruit sur le pont. Otis ne s’inquiète pas, des ratons laveurs ou autres animaux sont déjà venus lui dire bonjour plus d’une fois. Il sort du pain du frigo mais les pas sont lourds alors il tend l’oreille. L’animal est sur deux jambes. Etrange. Si un de ses potes était là, il serait déjà entré sans prendre la peine de s’annoncer. Il monte les escaliers histoire de tirer ça au clair. Il tombe sur un gosse qui semble émerveillé par ce qu’il voit. Otis à un sourire qui s’étend sur sa lèvre. Il a pas l’air de mauvaise intention le gosse, il semble juste curieux. Le vieux, il observe le jeune qui ne tarde pas à découvrir sa présence. Il balbutie des excuses et tente de prendre la fuite. Sauf qu’Otis, il a bien vu le regard du jeune sur sa péniche. Il a bien vu son admiration et ses rêves danser sur ses rétines. Alors il l’invite à rester.

« Hé Gamin, elle te plait ma péniche ? » Il est sympa Otis, il ne l’engeulle pas. Parce que lui aussi il se permet de faire des trucs qu’il ne devrait pas. Et puis, en le regardant d’un peu plus près, il lui fait un peu penser à lui : même dégaine, regard perdu cherchant un sens à sa vie. Otis il remarque les vêtements du jeune, si il ne vit pas sous un pont, il en est pas loin. « Viens, j’vais pas te bouffer. Allez viens, j’vais te montrer un truc. » Il lui fait signe de le suivre et contourne la péniche. Il jette un œil au gamin qui ne doit pas avoir plus de vingt ans et sans doute des rêves pleins la tête. « Ça c’est la cabine de pilotage, ça te dis d’essayer ? » Otis lèves les yeux au ciel et tapote l’épaule du jeune comme si ils se connaissaient depuis toujours. « Allais ! Fais pas ta chochotte, j’vais te montrer. » Otis entre dans la cabine étroite et allume le moteur « Bon, c’est quoi ton nom, gamin ? »
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Antonio Santini
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MessageSujet: Re: Escape ft. Otis & Antonio   Escape ft. Otis & Antonio EmptyDim 1 Oct - 22:09

Escape
Antonio & Otis

Alors qu'il s'apprêtait à prendre ses jambes à son cou, déjà éloigné de la péniche de plusieurs pas, la voix du propriétaire de celle-ci retentit, étonnamment douce. Il ne semblait pas énervé, il ne l'insultait pas, alors qu'il méritait d'être engueulé. Avec ses vieux habits dans un état déplorable, Antonio avait tout d'un gosse sans-abri qui cherchait à voler tout ce qui se trouvait à bord de ce bateau. Mais comment lui expliquer qu'il n'était pas de ces gens-là ? Pauvre, oui. Mais pas illégal. Tony se figea alors, hésitant à se retourner vers cet homme qui le rassurait rien que par le son de sa voix. Mais peut-être qu'il voulait lui faire croire qu'il ne lui en voulait pas pour mieux lui planter un couteau dans le dos par la suite. Le garçon avait appris à se méfier de tout et n'importe quoi dans sa courte vie, et il n'accordait plus sa confiance aussi facilement qu'avant. Et pourtant, il y avait ce quelque chose qui émanait du propriétaire du bateau… quelque chose d’apaisant, ce genre de choses qu'on retrouve aussi chez un père, un vrai père. Pas quelqu'un comme le sien, qu'il s'amusait à appeler par son prénom pour lui montrer qu'ils n'étaient plus de la même famille, tous les deux. Il se retourna enfin, posant son regard sur cet homme qui lui souriait, enfouissant ses mains dans ses poches pour se donner une contenance.

Lorsque l'homme lui fit signe d'approcher, Tony eut plutôt envie de reprendre son chemin vers chez lui, mais il fallait bien avouer qu'il était intrigué. Il voulait lui montrer quelque chose… C'était indéniable : l'étudiant mourait d'envie de découvrir cette péniche plus en profondeur. Il fit donc quelques pas vers le bateau, sans dire un mot, et suivit du regard le propriétaire lorsqu'il disparut à l'arrière de celui-ci. Alors que sa tête lui criait de ne pas y aller, son coeur le poussa à poser à nouveau un pied sur le navire, puis l'autre, comme s'il réapprenait à marcher. Quelque peu gêné, il emprunta le même chemin que l'homme pour se retrouver à l'arrière du bateau, émerveillé malgré son angoisse grandissante. Il se sentait petit par rapport à cet homme et son navire, il avait l'impression d'avoir cinq ans à nouveau. Il se laissait emporter par les beaux mots d'un type qu'il ne connaissait pas le moins du monde, naïvement, parce qu'il lui offrait quelque chose dont il avait toujours rêvé : un moment d'évasion. Il lui montra la cabine de pilotage, tout en lui proposant d'essayer, et Tony le regarda d'un air ébahi. Essayer de piloter un bateau ?

Je… Je risque de le défoncer, votre bateau”, répondit-il en souriant d'un air embarrassé. Il ne voulait pas risquer de casser une telle merveille, mais il ne pouvait pas se résoudre à refuser la proposition pour autant. “J’peux pas, je devrais même pas être là…” ajouta-t-il doucement, sans détacher son regard de la fameuse cabine de pilotage, l'observant avec envie. Lorsque l'homme lui fit de petites tapes sur l'épaule en se moquant de lui, Antonio arbora un sourire amusé et sincère pour la première fois depuis qu'ils s'étaient croisés. “Bon… j'espère que vous vous y connaissez en réparation de bateau, vous en aurez besoin”, lança-t-il en haussant les épaules, avant de s'installer timidement sur le fauteuil de pilotage, passant doucement ses doigts sur la barre pour s'assurer qu'elle était bien réelle. Il avait du mal à y croire, ce genre d'occasions ne se présentaient que dans ses rêves en temps normal. Et pourtant…

L'homme lui demanda son nom, et l’étudiant rougit en réalisant qu'il ne s'était même pas présenté. Ça aurait été la moindre des choses, pourtant… “Antonio”, répondit-il, avant de corriger : “Tony.” Dans son quartier, personne ne l’appelait Antonio. C'était trop long, et Tony allait tellement mieux au mec de la rue qu'il était. D'un air gêné, il lâcha la barre et posa ses mains crispées sur ses genoux, comme s'il n'avait pas le droit d'y toucher alors que le propriétaire du bateau l’y avait clairement autorisé. “Je suis désolé, monsieur…”, commença-t-il, avant de poser un regard timide sur lui. “Je vous jure que je voulais rien voler, ça m'intéresse pas… J'ai juste vu votre péniche et je l'ai trouvée magnifique, j'en avais jamais vu une comme ça, je me suis laissé emporter et…” Il s'interrompit en réalisant qu'il s'enfonçait. “Je suis désolé”, termina-t-il simplement en détournant le regard, alors qu'une énorme envie de s'enfuir à nouveau l'envahissait.

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