Breaking the habit
-Lucius —Lilith-
« Il est tentant, quand on n'a comme seul outil un marteau, de tout traiter comme un clou. » Abraham Maslow, The Psychology of Science: A Reconnaissance(1966). Lilith était face à un patient récalcitrant, avec beaucoup de résistance aux changements. En fait, il en avait tant, qu'il redoutait même de vouloir aller mieux. Il avait peur de perdre son identité, il semblait presque attaché à son malheur. Il s'identifiait en parti à lui et ce par le biais et le cadre de sa carrière. Il était vrai que même dans le sens commun et le commun des mortels, on associait la mélancolie et la sensibilité à la créativité. Dans les faits, c'était vrai. C'était prouvé aussi dans la littérature et les neurociences. D'ailleurs, Lilith lui ressemblait, à cet homme. Peur de l'attachement, attaché, au sens large, à ses mécanismes de défenses, hésitante et confuse face au changement et bonheur. Elle était évitante, portait un masque et ne voulait pas se plaindre. Eux deux, étaient intelligents et créatifs, aussi. En soit, ils se ressemblaient et connaissaient bien plus qu'ils ne le pensaient!
Puis, il lui répondit: «- Je la connais suffisamment pour savoir qu’elle redoute l’attachement, et surtout, l’attachement à moi. Donc non, elle n’a pas souffert. Enfin, on sait tous les deux que c’est mieux comme ça», finit-il par admettre en haussant les épaules. Vous avez fait ça pour la protéger. Vous êtes proches. Ça pas doit pas être facile tous les jours dans ce cas. Fit-elle en l'écoutant attentivement, en toute honnêteté. Elle ne pouvait pas rajouter quoique ce soit de plus. Elle agissait comme le miroir de ses formulations.
Le ton montait et Lilith recherchait un peu cet effet afin de le cerner, car il était ce genre de personne, à être franc et véridicité si on le poussait un peu. Il n'avait pas l'air à admettre ses émotions facilement. Ainsi, lorsqu'il lui dit qu'il ne préférait aucune des options et vérité qu'elle interprétait, qu'il voulait que la simple paix, elle le regardait en haussant un sourcil, non pas de surprise, mais tout en consistance. Alors donc le maintient, le statu quo, si je comprends bien, c'est cela? Fit-elle d'un air naïve, convaincante.
Alors que Lilith se voulait rassurante et soutenante, quoiqu'il en coûte, à tous prix, il lui demanda pourquoi elle faisait cela. Il disait pouvoir la tuer et lui demandait si elle avait peur, en étant seule avec lui. Elle ne se laissa pas impressionnée et dit: Je pourrais me faire tuer dans la rue ou bien maladroitement en déboulant les marches. Non je n'ai pas peur, sinon je ne t'aurais pas offert de venir ici. Devrais-je vraiment avoir peur? Demanda-t-elle en riant un peu de l'absurdité, bien qu'il avait raison, sans doute, mais quoiqu'il en soit, là n'était pas la question. Pourquoi je ne le ferais pas? C'est mon rôle de psy, rien de plus, rien de moi. Fit-elle en le fixant droit dans les yeux, sérieusement.
Alors qu'elle lui parlait de la pertinence de consulter et de faire cette démarche, il lui dit:
- « Tu parles ! C’est un truc de faible. Tu m’expliques comment les gens s’en sortaient justement avant, quand ce métier n’existait pas ?Bah ils s’en sortaient quand même» Finalement, à cela un peu exaspérée, elle dit: Si tu veux on pourra en parler d'avantage. L'important c'est d'essayer. D'après les statistiques, les gens s'en sortaient moins bien lorsqu'ils avaient des troubles mentaux, sans suivi, à l'époque tout comme aujourd'hui,à notre époque. Vaut mieux consulté aussi vs que de ne se fier que sur la pharmacologie. C'est prouvé, à elle seule, ce n'est pas très efficace. Quoiqu'il en soit, fit-elle en marquant une pause et en inspirant profondément, elle rajouta: J'ai l'impression que plus je tente d'en savoir sur toi, plus je tente d'être soutenante, plus je tente de te convaincre de l'utilité de faire un tel suivi, plus j'ai l'impression que tu doutes de ton choix de venir ici et que tu repousses d'office mes arguments. Elle était bien franche, directe. Elle n'avait peur de rien, dans cet instant, bien que d'un naturel, doux, anxieuse. Souvent, sa douceur et sa tranquillité, l'aidait à se faire aimer et à gagner la confiance des autres. Elle récoltait bien souvent, les confidences de quiconque...
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